Mon travail s’organise autour d’une narration,
Celle que l’on se raconte à soi-même pour comprendre ce passage étroit que l’on nomme la vie entre le début et le moment où l’on est attablé au travail en train de mettre des mots sur le pourquoi, c’est-à-dire maintenant.
J’ai choisi de nommer les éléments comme ils viennent. Les sémiophores modestes de ma mémoire.
Les souvenirs, même s’ils sont présents et forts, ne se livrent à nous que par impact, bribes, flashs toujours différents lorsqu’on les convoque. Ils sont un flux un influx qui se modifie au même moment que le temps passe et que d’autres s’y entremêlent. Rien n’est mémoire sinon la fiction d’une mémoire qui nous rassure.
Ce sont ces choses qui constituent mes archives intérieures. Elles sont divisées, comme on les classerait, en différents chapitres qui ont un nom. Les objets qui s’y rapportent sont aussi des objets support pour reconstruire chacun séparément nos archives. Ici, le départ est un cahier d’aquarelles annotées faites sur des lieux qui donnent leur nom à certaines parties des chapitres.