Écritexts

Le spectre de l’infortune plane.

Tous les matins je me le dis. Il faut passer à autre chose. Entre autres, réfléchir et essayer d’atteindre ce que le lendemain j’éviterai. Les choses du quotidien semblent être un rêve, un vieux souvenir ou mieux encore un délice à lécher pour en sentir à la fois la grâce et la bonté. Occupez ses mains, ses doigts, ses cuisses et ses pieds en un terreau fertile. Jamais je ne me suis sentie aussi démunie de désir. Je suis sans objet, sans sujet, sans verbe non plus. Il me semble que les vacillations météorologiques ne soient même plus propices à me faire rire. Juste un clin d’œil malin. J’ai aimé le tic-tac des choses mécaniques. J’aimais me lamenter avec allégresse sur les éléments perdus au gré des improbables effets de langues. J’aimais tourner en rond, carré et autres. Ici c’est le vide des choses. Le creux du milieu. La mollesse des ornements. Un poil pousse doucement et me fait de l’ombre. Je me retrousse et j’avance à petits pas. Une danseuse de ballet sans canne.